Mercredi 11 mars 2015
- Route vers Battambang
- Arrivée à la Sangker Villa
- Vat Peapahd*
- Vat Damrey Sar*
- Vat Kandal*
- Temple et village de Vat Kor*
- En campagne autour de Battambang*
Lever 6h30 pour notre dernier petit déjeuner à la Sérénité Guesthouse, en compagnie de Patrick et Iza.
On boucle nos sacs, et avant de partir je vais faire un tour pour prendre quelques photos des alentours, très animés de bon matin. Les habitants s’activent, préparent les étals de leurs échoppes. Ce quartier populaire est vraiment très agréable, l’ambiance de village qui y règne raye définitivement les préjugés que nous aurions pu avoir sur Siem Reap.
Nous faisons nos adieux chaleureux et teintés d’émotion à nos hôtes, et sautons dans le tuk-tuk commandé par Patrick pour gagner la gare routière où nous attend notre bus de la compagnie Capitol Tours (4$/personne).
Route vers Battambang
Le bus, dont l’état général est correct, part à l’heure presque vers 8h45 pour 170km mais tout de même presque 3h30 de trajet. Quelques touristes et beaucoup de cambodgiens nous accompagnent. La route contourne le Tonlé Sap par le nord ouest. Nous empruntons de longues lignes droites, bordées de villages, rizières asséchées et végétation éparse.
Petite pause à Sisophon pour embarquer d’autres voyageurs, certains profitent des vendeurs ambulants autour de la gare routière pour leur acheter des bricoles à grignoter.
Lorsque nous reprenons la route, la petite mamie assise à notre gauche nous propose de partager avec elle quelques grains de raisin et des ramboutans qu’elle vient d’acheter. Nous acceptons avec plaisir, et en échange nous lui donnons des meringues à la noix de coco offertes par Iza. D’abord timide, ses yeux s’éclairent d’un beau sourire, et nous sommes touchés par la simplicité de ces gestes tellement généreux. Comment un bout de trajet en bus se transforme en joli moment d’échange.
Arrivée à la Sangker villa
Vers 12h15 nous posons les pieds à Battambang, où nous attend le tuk-tuk commandé par Caroline de la Sangker Villa.
Il nous conduit jusqu’à la guesthouse située dans une petite “ruelle”, dans un environnement paisible à l’est de la rivière, où Caroline nous accueille avec simplicité et cordialité.
Accueil agréable de Caroline et Thibault, les nouveaux propriétaires français originaires de la région parisienne, qui ont repris l'affaire -auparavant tenue par des suisses- il y a 5/6 mois. Assis sur la terrasse devant la petite piscine et rafraîchis d'un thé glacé offert par la maison, nous profitons des conseils et informations pratiques communiqués par Caroline.
La guesthouse (ou plutôt ce petit hôtel) est située dans une petite impasse au calme à 10/15mn à pied du centre ville de Battambang (il faut traverser la rivière) mais la distance reste raisonnable.
La chambre (49$ la double deluxe, clim + dej inclus), dont la décoration manque un peu de caractère, est grande et confortable, comme la salle de bain (super douche).
Tout est très propre et le linge de toilette est de qualité.
Les petits déjeuners servis sur la terrasse sont très agréables (salade de fruits frais, pain et confiture faits maison...).
La piscine est très sympa après une bonne journée de trajet ou de visite, et les serviettes sont fournies.
Thibault s'est lancé dans la confection et le commerce de sorbets artisanaux : nous n'avons pas goûté mais ils semblent délicieux d'après ce que nous avons pu entendre.
Possibilité de passer par les chauffeurs de tuk-tuk qui travaillent avec la guesthouse pour visiter la région, en demi-journée ou journée complète. Nous avons eu affaire à Nani, génial, attentif et touchant, qui connaît très bien la région et son histoire. Ne pas hésiter à faire appel à lui (son tel : +855 089 603 536).
Service de laverie possible, pratique mais un peu cher (3$/kg au lieu de 1,5$ pour les prix pratiqués "dans la rue")
Caroline et Thibault ne vivent pas sur place (c'est ce qui fait hésiter entre le petit hôtel et la guesthouse, soyons clairs) mais l'un ou l'autre reste présent en journée. Le personnel est très agréable.
En résumé : un bon choix sur Battambang
Notre chauffeur de tuk-tuk est donc “réservé” et Caroline s’occupe de booker nos transferts en bus du surlendemain vers Sihanoukville.
 |
| La moto de Nani, avec protection Ours intégrée, parfaite pour les lombaires |
Sans perdre de temps, nous rejoignons Nani notre super tuk-tuk, qui nous amène jusqu’au cœur de la ville et nous dépose au “Psar Nath”, le marché central, grand bâtiment Art déco érigé par les français en 1936 (nous le reverrons demain matin, en plein animation).
Battambang est une ville paisible de taille moyenne (150 000 habitants) située sur la rivière Sangker. Deuxième plus grande ville du pays, sa position stratégique, non loin du Tonlé Sap et sur l’axe reliant la Thaïlande à Phnon Penh a assuré son développement économique. Les vastes plaines fertiles qui entourent la ville et qui s’étendent sur l’ensemble de la région lui valent le surnom de “grenier” du Cambodge (riz, bananes, noix de coco…).
Si quelques bâtiments plus modernes - tout est relatif - bordent certains axes principaux, la plupart des ruelles sont bordées de maisons typiques au charme discrètement colonial.
La ville compte quelques beaux “vats” que nous nous apprêtons à découvrir, mais il est assez tard et le petit déjeuner est loin, donc c’est l’heure de passer à table.
Nous traversons le marché, très calme à cette heure, où nous découvrons des artisans à l’ouvrage, travaillant pierres et métaux suivant des techniques traditionnelles, avec du matériel d’un autre temps. Nous avons l’impression d’être revenu 30 ans en arrière.
Nous débouchons sur un axe principal du marché où sont réunis quelques étals de street food. Tous se ressemblent, avec leurs chaises en plastique rouge. Nous choisissons à l’instinct et commandons pour 2$ chacun un bouillon et un chicken rice … C’est simple, bon, copieux, et c’est surtout certainement le repas le moins cher de notre séjour !
Nous arpentons de calmes ruelles au nord du marché. La configuration est toujours la même : construites majoritairement en bois, les maisons sont mitoyennes et bien alignées. Au rez-de-chaussée se trouvent les ateliers, les boutiques ou de petites galeries d’art, et à l’étage se situent les habitations.
Il y a pas mal d’expats à Battambang. Les communautés sont assez actives et vivent harmonieusement avec la population locale. De nombreux concepts mêlant bars, restaurants, galeries d’art ont été développés, conférant à la ville une agréable ambiance, un peu bohème et branchée.
Vat Peapahd
Nous arrivons au Vat Peapahd, temple pagode que nous atteignons en passant par une porte faisant hommage au style d’Angkor.
Le temple est très coloré, mis en valeur par la végétation luxuriante qui l’entoure.
Ambiance zen !
Nous poursuivons la balade dans les rues de Battambang.
Ici un cybercafé stylé 80’s, là un petit coin de marché spécialisé dans le poisson, avec un bel étal d’escargots. Le temps semble s’être figé il y a quelques décennies.
Ambiances...
Vat Damrey Sar
Quelques centaines de mètres plus au sud nous arrivons au Vat Damey Sar, bâti au début du 20ème siècle, un des temples principaux de la ville surnommé la “pagode de l’éléphant blanc”.
Nous pénétrons dans l’enceinte, et repérons un moine bouddhiste en train de bénir copieusement d’eau sacrée une jeune femme. Nous les saluons au passage, mais je repère son regard espiègle, et ça ne manque pas… Il nous arrose avec son écuelle !!
Ça c’est de la transgression ! Il se marre, et nous avec. Imaginez un curé balancer de l’eau bénite sur la foule pendant la messe…
 |
| C'est lui, le coupable...! |
Nous poursuivons la visite et parvenons au joli temple principal, très coloré.
Nous en faisons le tour et découvrons, une “salle de classe” où de jeunes adultes et quelques moines sont en plein cours d’anglais.
Un cimetière chinois abrite quelques tombes, reconnaissables à leur forme en arc de cercle.
Une bande de gosses s’amuse autour de la pagode et ils nous font signe ; nous échangeons saluts et sourires. Du côté de l’entrée principale nous découvrons les éléphants qui valent son surnom au temple.
Les gamins nous suivent, nous prenons quelques minutes pour discuter avec eux, prendre quelques photos qu’ils regardent enjoués. Une des filles se met dans l’idée de parcourir le petit fascicule touristique présentant Battambang que Caroline nous a donné. Nous la laissons faire, puis nous les saluons et quittons le temple pour rejoindre l’autre rive de la Sangker, vers l’est, par l’un des ponts de la ville.
Vat Kandal
Nous remontons vers le nord et arrivons au Vat Kandal, bel et paisible ensemble de pagodes, dont le temple principal, orné de peintures très colorées, paraît plus ancien.
Par de belles allées ombragées et bordées de frangipaniers (aaaaaah l’odeur… !!) nous découvrons sur l’arrière une grande reproduction d’Angkor Vat.
Un coin vraiment sympa.
Notre boucle nous ramène vers 15h15 à la guesthouse où nous retrouvons Nani, à qui nous avions donné rendez-vous. Nous souhaitons sortir de la ville pour avoir déjà un aperçu de la campagne environnante et visiter les maisons traditionnelles de Vat Kor, à quelques km plus au sud.
Vat Kor
Nous faisons comprendre à Nani que nous avons le temps, que l’on aime découvrir, ce qui à l’air de le satisfaire. Alors nous empruntons de petits chemins de traverse qui nous amènent, de détours en détours, au Vat Kor, le temple.
Nous y découvrons une superbe pagode, dorée et colorée, elle aussi entourée de frangipaniers. L’ensemble n’est pas très grand mais vraiment beau. Cela vaut la courte pause.
Plus loin, Nani nous arrête devant les fameuses maisons traditionnelles. Certaines de ces maisons khmères typiques sont occupées et entretenues depuis des années par les mêmes familles, qui en assurent ainsi la conservation. Construites en bois précieux il y a plus d’un siècle, leur configuration est invariable. Contrairement aux apparences, ici la construction sur pilotis n’avait pas pour but de protéger l’habitation des inondations, mais permettait de protéger le bétail des intempéries.
Nous pénétrons dans l’une d’elles, la maison Bun Roerng, accueillis par la propriétaire, une mamie énergique qui nous en assure la visite. Loin de la “richesse” et de la qualité de ce que nous avions vu à la villa Sentosa de Malacca l’année précédente, la visite reste agréable et l’accueil chaleureux. La dame nous présente le mobilier traditionnel qui agrémente la vaste pièce principale, pièce unique qui jouait le rôle de lieu de vie et de chambre à coucher (la grande table basse en bois servait aussi de lit ou de sofa une fois couvertures et coussins ajoutés).
Elle nous fait une démonstration de préparation de la noix de bétel en nous présentant chacun des instruments de l’ensemble permettant cette préparation. La noix d’arec, dite noix de bétel, est le fruit d’un palmier. Le but est de la transformer en pâte, que l’on mâche pendant des heures et qui colore les dents en rouge orangé. Outre l’esthétique particulière résultant de cette pratique..., l’objectif est de “profiter” des propriétés du fruit : classé dans les alcaloïdes, ses “vertus” sont identiques à celles de la nicotine : stimulant, effet coupe faim légèrement grisant, entraînant l'addiction, un cocktail gagnant qui fait que les asiatiques en ont mâché pendant des heures, pendant des siècles. Cette pratique tend a disparaître.
A l’arrière de cette pièce, nous découvrons la cuisine, restée en l’état d’origine.
La visite n’est pas payante, mais nous laissons une participation libre dans le coffre prévu à cet effet. La dame nous explique qu’elle souhaite développer quelques chambres d’hôtes avec sa famille, pour dégager suffisamment de revenus pour entretenir cette maison familiale et profiter raisonnablement des visites touristiques. D’ailleurs au rez-de-chaussée, sur l’arrière, les travaux ont déjà commencé. Pourvu que le lieu, et surtout ses habitants ne perdent pas leur âme…
Nous quittons la maison et baladons un moment au gré des chemins et selon les envies de Nani, à qui nous avons seulement demandé de nous promener dans des coins tranquilles et typiques. Nous longeons la rivière et tandis que le soleil baisse nous arrivons dans une zone d’habitations entourées de végétation, où les habitants vaquent à leurs occupations.
Nous finissons à pieds accompagnés de Nani, qui nous présente les plantes et herbes aromatiques entourant les maisons. Saveurs acidulées, citronnées, parfums d’ici et pour nous d’ailleurs, on marche tranquillement dans cette ambiance de village très rural. Une dame intriguée par notre passage discute avec Nani et nous offre quelques ramboutans.
Battambang
Nous remontons sur le tuk-tuk et gagnons le centre ville. Nous demandons à Nani de nous déposer sur les rives de la Sangker, animées à cette heure. Des groupes entiers de cambodgiennes de tous âges s'adonnent à l’aérobic, sono à fond. C’est trop marrant de les voir se dandiner et suivre la chorégraphie de leur prof. Le rythme est assez cool, c’est vraiment pas un cours de step niveau 3 !
Plus loin ce sont les hommes qui dépensent leurs calories : parties acharnées de badminton, ainsi qu’une sorte de mélange de foot et de volley qui consiste à un jeu en double (ou triple) où l’on s’envoie la balle d’un camp à l’autre par un gracieux coup de pied retourné. Insolite :)
J’ai appris au retour que ce jeu s’appelle le takraw (ou Sepak takraw, chez nous appelé kick-volley), très populaire en Asie du Sud-est.
Nous regagnons la Sangker villa à la nuit tombée. Nous allons nous changer et puis descendons au bar pour écluser quelques bières et profiter de la piscine dans la douceur du soir. Moment bien agréable, et nous en profitons pour discuter avec Caroline et Thibault qui nous racontent volontiers leur parcours de Paris à Battambang. Intéressant… et cela donne des idées…
Vers 20h30 nous partons à pied vers le centre ville et non loin du Phsar Nath nous allons dîner au Coconut Restaurant**. Il y a peu de monde. D’ailleurs globalement c’est étonnant, Battambang semble vraiment épargnée par les touristes.
Excellent petit resto à l’accueil familial agréable. Salade de mangue délicieuse, fish amok, jus de fruit frais… On mange pour 12$ et en plus on se régale…Ils organisent ici des cours de cuisine de qualité, pour ceux que ça intéresse.
Un endroit vraiment sympa.
Vers 22h30 nous sommes de retour à la guesthouse pour une bonne douche et au lit.
Une belle journée de transition.
