Jeudi 8 mai 2014
- Tomar : Chateau des Templiers, Convento do Cristo**, découverte de la ville
- Constancia*
- Route vers Alcobaça
- Accueil au Patio do vale
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| La "Charola" du Couvent du Christ de Tomar |
Lever 7h45, une journée bien bien remplie nous attend.
Le but reste tout de même d'éviter les nombreux groupes qui partent en général vers 8h pour leurs premières visites.
Vaste salle de petit dejeuner, nous profitons du choix et de l'opulence du buffet pour nous rassasier, puis plions bagage. Nous laissons la voiture à l'ombre sur le parking de l'hôtel, et partons vers 9h30 à l'assaut de la colline dominée par le Convento do Cristo.
10 mn plus tard, le ciel se dégage lorsque nous parvenons à la chapelle Nossa Senhora da Conceiçao, en réalité une petite basilique de style renaissance, de conception plutôt sobre, bâtie dans la première moitié du 16ème. et qui domine la plaine. Nous nous contentons d'un bref tour extérieur, elle ne se visite visiblement pas.
Un peu plus haut, le Convento do Cristo attire notre regard...
Quelques minutes après, nous sommes à l'entrée principale, gardée par d'impressionnants remparts , et pénétrons dans l'enceinte du couvent par la partie occupée par l'ancien château templier et une esplanade bordée d'un très beau jardin.
Le Couvent du Christ est un monument incroyable de diversité.
Le grand Maître des Templiers le fonda en 1160, avec l'argent versé par le Roi du Portugal : en effet l'ordre des Templiers, en croisade aux 12 et 13èmes siècles, aida les portugais à combattre les armées maures et ils reçurent terres, pouvoir, et conséquente fortune en guise de remerciement.
Le pape de l'époque ne voyait pas cette nouvelle puissance acquise d'un très bon oeil : qu'à cela ne tienne, le Roi du portugal (Dinis) transforma cette branche de l'ordre des Templiers en "Ordre du Christ" (ou "Milice du Christ"), qui hérita des richesses du précédent. Ces richesses furent utilisées par les ex-templiers pour mener à bien les rêves de conquête portugaise. C'est pour cela que la croix carrée de l'Ordre du Christ se retrouve sur les voiles des caravelles portugaises qui voguaient sur les flots aux 4 coins de la planète.
Donc je parlais de la diversité du couvent, où l'on retrouve à la fois le château templier qui nous accueille (mais que l'on ne visite pas) bâti au 12ème siècle, puis une succession de cloîtres - pas moins de 7 - qui entourent l'église principale, tous construits au fil des siècles, et principalement au 15ème et 16ème. Ainsi dans chaque partie du couvent l'on retrouve la richesse de l'histoire portugaise qui s'égraine au fil de la visite.
Nous achetons nos passes pour les 3 monuments principaux (30€ pour 2, incluant le Couvent du Christ de Tomar et les monastères d'Alcobaça et Batalha, en sachant que nous ne sommes pas obligés de tout visiter le même jour).
On commence par le cloître du cimetière, entouré de fines colonnes gothiques, qui abrite les pierres tombales des moines.
Puis le cloître des ablutions, sur 2 niveaux, orné de 4 arbres symbolisant les 4 saisons.
Nous pénétrons ensuite dans la partie principale du couvent.
Premier coup de coeur : la Charola**, rotonde bâtie par les Templiers au 12ème (sur le modèle du Saint-Sépulcre de Jérusalem), qui reflète la richesse de l'ordre : fresques, statues, dorures, l'ensemble est incroyable de richesse et de légèreté...
Elle est prolongée par une église manuéline bâtie au 16ème.
Le grand cloître principal (15ème) est inspiré de l'architecture de la renaissance italienne (passion du roi Joao III) avec sa belle fontaine en forme de croix templière.
De superbes escaliers hélicoïdaux mènent à une grande terrasse qui domine le site, et qui permet d'observer de plus près les ornements, gargouilles, portails aux décorations foisonnant de détails manuélins.
On peut commencer à observer la fameuse fenêtre manuéline "de Tomar", de laquelle on se rapproche petit à petit en se dirigeant vers le cloître suivant.
Cette fenêtre, réalisée au début du 16ème reflète le sommet de l'art manuélin et rassemble tous les symboles du style, grande métaphore des conquêtes maritimes et hommage aux océans : noeuds marins, algues, cordages, voiles, mats de navire (les 2 colonnes de part et d'autre de la fenêtre) et l'omniprésente sphère armillaire qui représente la puissance royale lors des conquêtes (c'est un instrument de navigation).
Le cloître de l'hôtellerie, arboré, donne accès aux grands couloirs qui desservent les cellules des moines...
Ensuite vient le très beau cloître "de la Micha", dans lequel des miches de pain étaient distribuées aux pauvres qui venaient mendier devant les portes du monastère (four à pain).
On poursuit la visite par le grand réfectoire et ses belles cuisines...
Puis le cloître des corbeaux, bordé par un aqueduc, qui s'ouvre sur les jardins du monastère en contrebas.
On repasse par le grand cloître, puis on termine cette superbe visite à laquelle on a consacré environ 2h30 en prenant notre temps.
Elle est bordée par l'église gothique Sao Joao Baptista à laquelle nous consacrons une courte visite.
On se balade ensuite dans les petites rues du village, des rues piétonnes plus commerçantes (certaines vitrines semblent être restées figées dans les années 70) aux ruelles plus modestes et "dans leur jus". L'ensemble a un certain charme et la balade dans le village est un moment agréable, avec le château templier en toile de fond.
Nous passons par le parc verdoyant de l'hôtel et rejoignons la voiture.
Nous prenons la direction du sud par le barragem Castelo de Bode (impressionnant barrage, belle vue quelque peu gâchée par les lignes électriques) et empruntons une route magnifique, verdoyante, le long du Rio Zêzere ....
..... pour parvenir à Constançia située au confluent du Rio Zêzere et du Tage.
Nous consacrons un bon moment à la visite de cette charmante bourgade. Plutôt paisible, elle donne à voir un très bel ensemble de ruelles fleuries, tout en étage, avec ses petites maisons blanches et ocre et ses placettes arborées. Rien de particulier à voir, simplement le plaisir de se promener dans un très joli village typique, photogénique à souhait.
Nous arpentons les ruelles étroites et colorées qui nous mènent jusqu'à la rivière en contrebas du village.
Et puis c'est quand même là que nous boirons la bière la moins chère de notre courte vie, une Sagres à 90 centimes, attablés à l'ombre dans un petit bar populaire, ....tellement agréable...
Passée la (légère) déception de ne pouvoir visiter le château templier d'Almourol, fermé pour cause de réfection, nous prenons la direction de notre étape du soir, plus à l'est, du côté d'Alcobaça.
Fidèles à nos habitudes, nous prenons les chemins de traverse, privilégiant la lenteur de la découverte, mais les beaux points de vue que nous aurions pu avoir dans le "Parque natural das Serras de Aire e Candeeiros" sont quelques peu gâchés par une attaque massive de gros nuages en provenance de la façade océanique.
Vers 19h, nous arrivons sans nous perdre au Patio do Vale, grâce aux explications données par mail par Aldy, notre hôtesse. Celle-ci nous accueille avec chaleur dans sa maison et son jardin fleuri au fond du vallon de Junqueira, petit patelin à mi-chemin entre Alcobaça et Sao Martinho do Porto.
Nous prenons possession de notre chambre située dans l'annexe. Elle donne sur le joli jardin, le confort est simple, la salle de bain pas très grande, mais on ne cherche pas le luxe, on ne vient pas ici pour ça.
On rejoint Aldy vers 20h pour l'apéritif au Porto.
Nous apprenons que nous serons seuls pour ces 2 prochaines soirées, ce qui nous permettra de tisser une relation particulière avec Aldy, qui nous accompagne pendant le repas.
D'anecdote en anecdote, Aldy, qui parle parfaitement français, nous livre quelques pages de son histoire personnelle, touchante et tellement humaine... avec ses chiens, ses chats, cette ancienne bergerie qu'elle a restaurée et agrandie au fil du temps et des rencontres pas toutes heureuses...
Une personne tellement attachante....
Et, ce qui ne gâche rien, excellente cuisinière !
Palourdes à l'huile d'olive et coriandre (un délice), salade du jardin, filets d'espadon accompagnés de pommes et citrons, pâtes à la tomate et au lard aromatisées à la coriandre. Simple, convivial, on discute, on se régale.
Et on termine par nos premiers Pasteis de Nata ! C'est excellent, le feuilletage est réussi, croustillant, la crème est bien chaude... Miam...
On ne va pas s'ennuyer ici.....
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| Placette de Constançia |
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