Thailande - jour 5 : Koh Yao Noi - bienvenue au paradis

Mardi 2 avril

  • Un lever soleil spectaculaire
  • Sur les pistes du nord de l'île
  • Mankei bay
  • Paradise resort beach
  • En bateau vers Koh Nok
  • Koh Aleil et Koh Pak Bia: barbecue et coucher de soleil
  • Et la magie s'installe



Mankei-bay-Koh-Yao-Noi-Thailande


Lever de soleil spectaculaire


L’aurore ce matin est encore incroyable. L’apercevoir depuis notre lit est un piège : il suffit d’ouvrir les yeux pour profiter des couleurs, et ne plus baisser le regard. Réveillé le premier vers 6h, je descends sur la plage en attendant le réveil d’Audrey. Le spectacle est à son comble, plus encore qu’au premier matin.














































Sur les pistes du nord


Après notre “pad thaï” traditionnel du petit dej’, nous partons tranquillement en scooter avec l’objectif de rejoindre la plage du Paradise resort, tout au nord. Nous reprenons la même route qu'hier, laquelle devient une piste, passablement défoncée par endroit, avec toujours cette impression de s’enfoncer dans la jungle, en direction du bout du monde (on déconseille cette piste de 6 à 7 km aux novices en scooter).












Une heure après avoir quitté Tha Khao, nous parvenons à la barrière du Paradise Resort, et suivant les conseils des gardes la veille, ainsi que ceux de nos logeurs ce matin, nous continuons la piste très pentue qui part à gauche et semble contourner le resort et sa plage.
Le chemin se fait un peu meilleur, quoique plein de feuilles, et le scooter tressaute tant et plus. Cette portion est visiblement bien moins passante…












Après 10 minutes la piste, désormais abrupte, tourne dangereusement vers la droite. Nous décidons raisonnablement de garer le scooter à cet endroit et finir à pied. En face, un sentier étroit part à travers la forêt en direction d’une autre baie située tout au nord et de la plage secrète découverte la veille, ce qui ferait une jolie balade.
Pour notre part, nous descendons à droite le chemin qui rejoint la mer, faisant fuir au passage un varan.







Mankei bay


C’est ainsi que nous découvrons Mankei bay, superbe plage ceinte d’une végétation luxuriante accrochée aux falaises qui en gardent l’entrée.
Evidemment, personne. Impression d’être les premiers découvreurs de ce lieu d’une grande beauté sauvage, presque virginale.






























L’eau offre un beau dégradé du vert émeraude au vert jade, qui contraste avec le sable ocre orangé, de taille relativement grossière. C’est marée haute, et le soleil brille : il est probable que toutes les conditions sont réunies pour rendre le lieu magique. Sous la grisaille et à marée basse, mieux vaut certainement éviter de faire le chemin et de prendre le risque d’être déçu.
































Nous nous baignons et passons un moment à flâner sur la plage, entouré des chants des cigales, des oiseaux et autres  bruits de la jungle. Seuls deux canoës vite repartis viendront troubler notre quiétude, en près de trois heures passées ici…








Paradise resort beach


Têtu je laisse Audrey se reposer et tente de contourner à pied le cap qui nous sépare de la fameuse plage du Paradise resort (et du Treetop resort - même groupe). Après 10 minutes de marche dans la forêt j’arrive devant un large portail en bois non gardé et à peine refermé. Je pousse un battant et me glisse dans la propriété : les abords étant bardés de barbelés, c’est tout de même  plus simple ainsi.














Je passe devant quelques villas luxueuses sur pilotis, celles du “Tree top”, belles mais dont l’intégration à l’environnement est très contestable. J’arrive sur la plage, qui est en réalité définitivement et entièrement privatisée.
L’extrémité gauche est dominée par une magnifique avancée rocheuse, l’autre “versant” de l’à-pic que l’on aperçoit à droite de Mankei beach.









Sable bien blanc (en partie rapporté ?), transats, balançoires, resto/bar de plage, allées fleuries bien entretenues : le cadre est splendide pour un séjour exclusif, mais l’ensemble pourrait paraître aseptisé (quoique plus sympa sur la partie occupée par le Paradise Resort). Je me balade comme si de rien n’était, salue le personnel comme un client lambda. Ce n’est pas tout petit, donc j’arrive à me fondre dans la clientèle.


























Je quitte les lieux, tout de même heureux de retrouver la quiétude de NOTRE “paradise” à nous.
Nous poursuivons notre activité débordante baignade/flânerie et vers 13h30 nous quittons les lieux afin d’être à l’heure pour votre rdv de 15h à la guesthouse.


Retour à Tha Khao bay


Le départ est folklorique : le scooter pourtant initialement bien garé se met en travers du chemin lorsque je veux faire demi-tour, en plein milieu de la pente. Alors que nous peinons à le redresser, la roue arrière enfoncée dans une ornière, un bonhomme arrivé sur son scooter se met exactement dans la situation. Solidarité entre loosers, on s’entraide et sortons de nos ornières respectives. Quand je vous disais que cette piste n’est pas pour le premier péquin venu.


Une heure plus tard nous voilà de retour à la GH. 
Je ne vous l’ai pas dit avant, tout au plus évoqué à peine hier : nous avons organisé avec la GH un tour en mer au soleil couchant avec un pêcheur du village, à quoi c’est ajouté, sur proposition de notre hôte Mr Linn, un barbecue sur la plage ! Evidemment, c’est le genre d’expérience que l’on adore, en plus de procurer un complément de revenu à la population locale qui en a bien besoin.









Alors que nous sirotons un “watermelon shake” sur la terrasse du resto en attendant notre heure (15h), Mouss, notre marin, nous rejoint. Peau burinée, traits marqués par une longue vie sur les flots, dents fatiguées par le tabac et les conditions de vie, c’est un adorable petit bonhomme très bavard qui a vécu mille et une expériences. Le ciel est nuageux, nous nous inquiétons pour notre fin de journée (un coucher de soleil sans soleil, cela n’a pas vraiment de sens même si nous sommes très ouverts d’esprit), mais Mouss nous rassure et en quelques minutes nous rend experts de la circulation des nuages et masses d’air dans toute la mer d’Andaman. 





Ciel noir et pluie au loin... un barbecue au soleil couchant, vous dîtes ?


Nous attendons donc ainsi à ses côtés le passage de la masse orageuse et pluvieuse puis partons enfin, faisant confiance à notre pêcheur/skipper/ météorologue. De notre propre et modeste expérience, ces gars connaissent la mer et le ciel comme leur poche. Et puis après tout, rien que pour manger un poisson grillé au feu de bois sur une île perdue au milieu de la mer d’Andaman, on va la faire, cette sortie en mer.
D’ailleurs lorsque nous descendons du tuktuk de Mouss sur le “Tha Khao Pier”, le soleil est déjà partiellement revenu.
Nous montons sur son bateau où nous attend un jeune homme d’une quinzaine d’années, un copain du fils de Mouss en plein apprentissage des joyeusetés de la vie en mer, qui sera de la partie à nos côtés.
















En bateau pour Koh Nok


La première halte que nous faisons est l’île de Koh Nok, un morceau de rocher et de lianes terminés d’un banc de sable couleur or au large de la passe séparant Koh Yao Noï de sa jumelle plus grande Koh Yao Yai. Nous avons choisi ce coin car pas visité l’avant-veille lors de notre journée d’Island hopping, et comme on aime aller au bout des choses...
Arrivés seuls, nous sommes rejoints momentanément par une famille allemande, et à nouveau rapidement seuls. Nous avons donc l’îlot que pour nous !































































Nous suivons les conseils de Mouss, et grimpons - ce n’est rien de le dire, escaladons la pente très raide qui nous mène au “viewpoint” en une dizaine de minutes. Suants et la peau enduite d’une épaisse couche de poussière nous arrivons sur le perchoir qui domine l’île. La vue est très belle, je n’en mène pas large (saleté de vertige) mais Audrey est là pour me rendre digne.




























Revenus en bas nous croisons un varan (aaaah les bons souvenirs de Malaisie !) et allons nous baigner.































Koh Aleil : barbecue et coucher de soleil


Après une heure d’escale sur Koh Nok, nous mettons cap au nord en direction de notre objectif final, les jumelles Koh Pak Bia - Koh Aleil que nous avons adorées il y a deux jours. D’après mes calculs et les confirmations appuyées de Mouss, le lieu devrait être idéal pour le coucher de soleil (à nouveau dans les nuages) et le barbecue sur la plage aux allures de banc de sable.
A ce propos pendant la navigation Mouss nous explique que la configuration des bancs de sable des îles jumelles Koh Pak Bia-Koh Aleil change presque à chaque saison en fonction des vents dominants, des courants, et tempêtes, la nôtre étant généralement plutôt couverte de rocher et de “Pak Bia” (voyez le rapport) un arbre exotique donnant de petits fruits légèrement sucrés.











































Nous voilà donc seuls sur une plage déserte, au coeur de la mer d’Andaman, entourés de ces masses karstiques superbes et de cette nature magnifique. Quel rêve !
Mouss et notre jeune compagnon allument le feu de camp et nous aidons à l’approvisionnement en bois : branchages, bois flotté, coques de noix de coco…







































Et la magie s’installe


S’en suit une tranche de vie indescriptible, un de ces moments simples et terriblement magiques que nous aimons tellement trouver en voyage.
Nos amis font cuire le poisson, nous discutons au coin du feu, nous apprenons qu’ici les singes nagent et mangent du crabe, nous buvons une bière bien fraîche, nous mangeons avec les doigts le poisson servi sur des feuilles de bananiers, nous regardons inlassablement vers la mer, et le ciel se transforme enfin en incroyable et miraculeuse palette de peintre. Indescriptible.
Merci Mouss. Quel moment !

































































Il fait nuit noire lorsque nous remontons sur le bateau et faisons la traversée vers Tha Khao. Voyant la lumière des quelques hôtels de luxe situés sur la côte Est de l’île, Mouss nous explique que ces hôtels achètent leur poisson à Phuket au lieu de faire vivre les pêcheurs locaux, préférant fournir à leur client une nourriture constante dans sa variété plutôt que de subir les aléas (et les bonnes surprises) de la pêche traditionnelle et de ses “poissons du jour”. Affligeant. 
Au loin nous voyons les lumières éblouissantes des pêcheurs “au gros”, compagnies maritimes qui ont transformé l’art de la pêche en industrie et qui “ramassent” tout dans leurs filets sans distinction d’espèce et d’âge.
Dans sa lancée, Mouss nous parle de la pollution, des sacs en plastique, du comportement irrespectueux de certains et des déboires pour l’instant contenus du tourisme naissant sur Koh Yao Noi. En cet homme, c’est toute la conscience du peuple de l'île qui s’exprime, ses valeurs, ses traditions, son sens écologique.


Retour à Tha Khao bay


Au port nous saluons le jeune et Mouss nous ramène sur son tuktuk rafistolé. Il nous dépose devant la montée de notre guesthouse et nous le saluons un peu désemparés, situation étrange qui nous rappelle à chaque fois combien ce genre de rencontres sont aussi intenses et touchantes que fugaces.

Accueillis comme toujours à bras ouverts nous nous installons à la terrasse du resto et mangeons un morceau, nos plats préférés sautés à l’ail, poivre et basilic : crevettes de la pêche locale et poisson peut-être pêché par Mouss, qui sait.

Quelle magnifique journée pour clôturer notre séjour sur Koh Yao Noï… On ne pouvait mieux faire.
Demain changement de style ? Nous partons pour Koh Lanta.


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