Mercredi 14 mai 2015
- Bairro Alto*
- Chiado*
- Igreja do Carmo**
- Baixa
- Praça do Comercio
- Ginjhina et dîner* dans le Bairro Alto
Lisboa - Chiado |
Super nuit, et un petit déjeuner d’enfer à la Casa do Patio… Gâteaux faits maison, crêpes, jus de fruits frais… On fait le plein dans la belle cour ensoleillée de la guesthouse, avant de partir à la découverte de Lisbonne.
Aujourd’hui nous partons pour une belle balade dans le Bairro Alto, le Chiado, Baixa et le Rossio, une balade haute en couleur, avec de beaux points de vue sur la ville.
La capitale du Portugal n’est pas très grande, c’est sans doute ce qui fait aussi son charme. Moins de 600 000 habitants peuplent cette ville agréable, tout en relief, bordée par le Taje.
Ville assez contrastée, les quartiers populaires et escarpés de l’Alfama, la Mouraria ou Graça côtoient les places plus classiques et majestueuses de Baixa. Et des ruelles au charme suranné du Bairro Alto l’on rejoint sans transition le quartier plus “bourgeois” du Chiado. Plus loin le long du Taje, Belem rend hommage aux grands navigateurs portugais, et fait une belle place à l’histoire.
Ce qui fait son charme ? De belles couleurs contrastées, des façades et devantures d’un autre temps, des tavernes où l’on mange copieusement pour pas grand chose, des places animées où toutes les générations et cultures se retrouvent, les trams qui animent la ville, les "miradorous" romantiques et enfin, évidemment, le Fado qui instille la saudade la nuit tombée…
Ici encore, on ne va pas s’ennuyer...
On quitte la Casa do Patio vers 10h pour repasser par le Miradorou de Santa Catarina, plus calme que la veille au soir. Beau point de vue sur le Taje et le Pont du 25 avril, qui rend hommage à la révolution des œillets (dont on reparlera un peu plus loin).
On remonte dans le Bairro Alto, et ses petites ruelles pleines de couleurs.
L’art s’exprime dans la rue, chacun à sa manière. Nous, on aime ces mélanges.
Les façades de maison en azulejos donnent du charme à la ville sans jamais surcharger l’espace.
En haut de la rua do seculo nous obliquons vers la gauche pour traverser le square de la plaça do Principe Real, puis continuons vers la gauche pour nous engager dans un secteur moins touristique et plus populaire du Bairro Alto : autour de la plaça de las Flores, petite place ombragée où le temps semble s’être arrêté. Ambiance de village.
Nous poursuivons vers l’est autour de la rue Pedro V pour atteindre le superbe Miradorou de Sao Pedro de Alcantara. Très belle fontaine, et surtout un insolite et non moins charmant jardin à la française qui ouvre sur un spectaculaire panorama, face aux collines des quartiers de Graça, Mouraria et du Castelo de Sao Jorge.
Nous poursuivons en passant devant l’Elevador da Gloria qui relie le Bairro Alto et la Praça dos Restauradores par une ruelle bien pentue où les trams se donnent en spectacle.
Autour du Largo Coelho et de l’église Sao Roque (hélas fermée), les façades sont magnifiques et le contraste avec le ciel d’un bleu profond est saisissant.
Nous arrivons au Largo do Chiado, une place agréable plus peuplée où se côtoient de belles façades classiques, quelques terrasses de café agréables et deux églises.
Nous entrons dans la première, l’Igreja Nossa Senhora de Loreto, au style néoclassique et à la déco rappelant l’Italie avec ses marbres roses (entièrement rebâtie en 1785 après le séisme qui détruisit une bonne partie de la ville en 1755).
En face, nous pénétrons dans l’Igreja da nossa Senhora de encarnaçao, édifiée au 18ème, dans un style assez proche de sa voisine et de taille plus modeste.
Nous marchons depuis près de 2h30, alors nous décidons de faire une pause rue Garret dans un café qui se veut être une institution dans le Chiado : A Brasileira où Fernando Pessoa, célèbre écrivain et poète portugais, avait ses habitudes. Joli café aux boiseries datant du début du 20ème s., et la statue en bronze de l’écrivain regarde aujourd’hui déambuler les touristes.
Le spectacle des trams rouges et jaunes qui se faufilent autour de la Praça de Camoes, et les danseurs de rue autour de la fontaine animent notre pause boissons.
Nous profitons de la proximité des commerces pour acheter nos cartes de transport : nous choisissons la carte individuelle Viva Viagem, rechargeable avec l’option zapping, qui permet de faire diminuer sensiblement le prix de l’ensemble des transports sur le réseau lisboète (valable dans les trams, élevadors, bus, funiculaires…).
Nous continuons la balade par de jolies ruelles qui nous amènent jusqu’au charmant Largo do Carmo, une placette arborée où sont exposées de nombreuses photos de la révolution des œillets. En 1974, cette révolution, dont le commencement fut un coup d’état militaire mené le 25 avril, était destiné à faire “tomber” le gouvernement dictatorial de Salazar, isolé, enlisé dans les conflits militaires au sein des colonies, le peuple portugais vivant dans une grande pauvreté.
Les militaires instigateurs de la révolution furent soutenus et suivis par le peuple, les premiers portant un grand projet démocratique avec la mise en place d’un gouvernement civil, des élections libres, et la décolonisation.
La révolution des œillets doit son nom aux œillets rouges que la population plaçait dans les canons des fusils des soldats.
Les immenses photos en noir et blanc de la place mettent en scène les événements de 1974.
Nous pénétrons ensuite dans la belle Igreja do Carmo (3,5€/p). Coup de cœur pour cette incroyable église à ciel ouvert dont les arcs gothiques (1389) s’élèvent encore vers le ciel, survivants du vaste incendie qui suivi le séisme de 1755. Les lieux sont calmes et apaisants.
Nous déambulons à notre rythme dans la nef, avant de pénétrer dans le petit musée archéologique situé dans le chœur de l’église, qui présente une petite collection éclectique de statues, sarcophages, céramiques, vestiges romains, wisigoths et précolombiens. Deux pièces majeures : un beau sarcophage égyptien et deux momies incas (Pérou) du 15ème s, particulièrement bien préservées.
A l’arrière du Largo do Carmo, par la petite rua do Carmo nous atteignons l’Elevador de Santa Justa, impressionnante plate-forme en métal dont l’ascenseur relie le Chiado à Baixa. Construite à la fin du 19ème/début 20ème, indéniable influence d’Eiffel. Belles vues, notamment sur la praça Dom Pedro IV, appelée également Parça do Rossio que nous verrons d’en bas toute à l’heure.
Il est 14h quand nous sommes au pied de l’Elevador, alors l’objectif immédiat est de manger. Nous avons repéré une taverne, A licorista O Bacalhoeiro** : accueil chaleureux, et spécialités locales de bonnes qualités, produits frais… une fois de plus on se régale à petit prix (27€ pour 2, entrée, plats et vin compris…). Les derniers avis semblent présenter une baisse, nous, nous avons passé un bon moment.
Poursuite de la balade sous un soleil éclatant jusqu’à la Praça do Rossio et son beau pavage en mosaïque, très photogénique : belles fontaines baroques et un monument en hommage au roi Dom Pedro IV, premier empereur du Brésil. Au nord le Théâtre National Dona Maria II de style néoclassique.
Un peu plus loin, la jolie place de l’Estaçao (gare) do Rossio et sa façade d’inspiration manuéline du 19ème siècle.
En partant vers l’est, nous arrivons à la Casa do Alentejo, un ancien palais devenu casino, édifice assez insolite où alternent de feutrées salles de jeu, un grand salon Louis VI, autour d’un typique patio arabe.
Ambiance encore différente au Largo de Sao Domingos, où vit une importante communauté africaine originaire des anciennes colonies du Cap Vert, Sao Tomé, Mozambique… Nous nous mettons au frais dans la très belle (et ignorée des touristes) Igreja Sao Domingos. Fondée au 13ème s., détruite en 1531, et encore par le séisme de 1755, elle fut à nouveau victime d’un incendie en 1959… Elle porte aujourd’hui les stigmates de son histoire chaotique.
Arrivés à la praça da Figueira, nous faisons une pause goûter/boissons dans l’authentique et qualitative (mais touristique) Confeitaria Nacional, où nous nous régalons de Pasteis de Nata. Belle déco, et pâtisseries appétissantes...
Nous partons vers le sud dans les ruelles en damier de Baixa puis nous dirigeons vers la cathédrale Sé Partriacal où se côtoient styles roman, baroque et gothique.
Nous descendons jusqu’à l’ensemble formé par la Praça do Comercio et Terreiro do Paço. L’immense place du commerce, bordée d’immeubles classiques et d’arcades, représente le style des architectes sous le gouvernement de Pombal. Un grand arc de triomphe du 20ème s. conduit à la statue du roi Joao I qui regarde le fleuve.
Aujourd’hui cette place immense accueille fêtes et autres célébrations, et d’ailleurs elle est pour l’heure transformée en stade de foot synthétique, puisque le soir même se jouera la finale de la ligue Europa opposant Benfica Lisbonne et le FC Séville. Bon, il faut avouer qu’il y a de quoi s’y perdre avec ces matchs de foot… Il y en a presque tous les soirs, et on dirait que ce sont tous des finales…
Au sud de la place, le Cais das Colunas s’ouvre agréablement vers le Taje…
Nous longeons les rives du Taje en direction du quartier restauré de Cais do Sodré, et ses touches colorées et modernes. Un coin sympa alors que la lumière se fait plus douce et dorée.
Bon, c’est pas tout ça, mais c’est l’heure de l’apéro que nous souhaitons “couleur locale”. Alors nous prenons notre courage à deux mains et remontons jusqu’au largo Sao Domingos pour déguster un verre de ginja (liqueur de cerise) dans le célèbre bar “A Ginjihna” , minuscule comptoir où l’on boit ses verres de ginjas debout (ça on ne savait pas, et on en a plein les jambes !). Servi en petits shots pour à peine plus d’1€ (donc on en boit plusieurs !), c’est l’alcool local, qui rappelle un peu le guignolet. Ici la recette est traditionnelle, inchangée depuis un siècle. Rien d’extraordinaire, mais pour le folklore ;)
Il est pas loin de 20h, donc nous décidons de remonter à pied (oui oui….) par la raide cala da Gloria, histoire de rejoindre le Bairro Alto pour nous restaurer.
Nous allons jusqu’à la taverne Tascardoso, dont nous avons repéré l’emplacement le matin-même. Les tables sont prises, mais le serveur nous propose de repasser 30mn plus tard et nous garde une table.
En attendant, nous rejoignons l’agitation de la Praça do Principe Real située juste au dessus. Dans une ambiance électrique, plusieurs dizaines de personnes sont attablées, bières fraîches à la main, face au grand écran diffusant la fameuse finale de la ligue Europa. C’est convivial, bruyant, vraiment sympa ! On se la joue couleur locale, on se boit un grand verre de bière assis sur un banc en regardant le spectacle de la rue.
Nous dînons comme prévu à Tascaroso*, cette minuscule cantine familiale où l’on suit la fin du match avec les serveurs qui s’enflamment à chaque belle action ou penalty loupé…
Super ambiance :)
Super ambiance :)
22h largement passées, nous retournons à la Casa do patio par les ruelles animées du Bairro Alto, contents de rejoindre notre lit après cette belle journée de balade :)
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