Samedi 30 avril et dimanche 1er mai
- Arrivée à Bali
- Saudara home à Pakudui, au cœur de la campagne balinaise
- Déjeuner au Warung Biah Biah
- Les temples du centre d'Ubud
- Pura Gunung Lebah et la crête de Campuhan
- Rizières et village hors des sentiers battus
- Karsa Café
- Soirée à Saudara home
Le voyage...
Du vendredi 29 au samedi 30 avril 2016
Le départ est donc donné le vendredi 29 avril : décollage de Lyon après notre journée de travail avec Emirates, à 21h50. Le rapport qualité-prix de cette compagnie est toujours très bon. Formalités d’enregistrement faciles et rapides, ponctualité, qualité du service… Bref rien à redire.
Escale à Dubaï (ou Emirates a développé une vraie “ville” !) d’un peu moins de 2h. Et re-décollage à 8h30 pour environ 9h de vol jusqu’à Denpasar. Vol sans encombre, c’est parfait. On est passé entre les grèves à la française, et les cendres des volcans javanais :)
Albert et Christine, les propriétaires de Saudara home, notre guesthouse sur Ubud (voir avis plus bas), ont missionné un chauffeur pour venir nous chercher à l’aéroport de Denpasar. Génial : on arrive à 21h40, c’est tout de même confortable de ne pas avoir à négocier avec un taxi à cette heure là et après près de 19 heures de voyage. A noter que cette facilité est accordée aux séjours d’au moins 7 nuits. Ubud, c’est pas la porte à côté de Denpasar. Il faut traverser la capitale de l’île, donnée comme passablement encombrée, puis remonter vers le centre de Bali pendant plus d’une heure de route.
Saudara Home au petit matin - Bali - Ubud - Pakudui |
A 23h nos sacs sont enfin récupérés (incroyable la lenteur pour la récupération des bagages…) et les formalités de visa expédiées (à noter en ce moment la gratuité du visa). Nous faisons connaissance avec notre chauffeur, Nyoman, pancarte à la main, perdu au milieu d’une centaine d’autres chauffeurs, qui nous accompagne jusqu’à la voiture.
Nous traversons l’agglomération de Denpasar où en effet le trafic est intense. Les routes sont bien entretenues, feux tricolores, enseignes lumineuses, 2x 2 voies. Pas très dépaysant, tout ça.
Bali compte aujourd’hui plus de 4 millions d’habitants, dont 1 tiers est concentré sur la partie sud et l'agglomération de Denpasar. Cette petite île de 5600km2 (145 km dans sa plus grande longueur, 85 km dans la plus grande largeur), fait partie des “petites îles de la Sonde”. Elle est la 15ème (par sa superficie) sur les 24 îles principales que compte l’Indonésie.
Ici on ne compte pas les distances en km mais en temps de parcours, un peu comme en Corse. Le relief est accidenté, les volcans et les rivières ont modelé la géographie de l’île, la main de l’homme a dû la maîtriser, tout du moins s’y adapter.
Après un peu plus d’une heure, nous quittons la route principale par une route étroite qui grimpe dans la forêt. Les phares éclairent une végétation dense, quelques maisons puis un village. La dernière centaine de mètres emprunte un chemin le long de ce que l’on devine être une rizière, puis tout au bout un portail s’ouvre sur une cour qui sert de petit parking, au pied d’une belle maison. Nous nous garons et Albert vient nous accueillir. On échange quelques mots à cette heure tardive (1h du matin tout de même), Albert nous livre l’essentiel pour cette nuit et nous accompagne à notre chambre, immense, à l’étage de la guesthouse.
Dimanche 1er mai
Saudara home
Réveil très matinal vers 6h30, la lumière du soleil levant filtrant à travers les rideaux.
L’impatience aussi, d’admirer la vue sur les rizières depuis notre terrasse. Calme et sérénité au son des chants d’oiseaux, une végétation luxuriante entoure la gesthouse. Superbe.
L’arrivée de nuit a préservé la surprise de ce beau panorama au petit matin.
Saudara home - chambre Tanah Lot |
Nous tentons de nous rendormir mais rien à faire, nous patientons en préparant nos affaires jusqu’à l’heure du petit déjeuner, alors que quelques ouvriers s’activent dans la cour d’une maison à l’arrière de la construction principale.
En bas, la grande terrasse protégée par le niveau supérieur de la villa est décorée de nombreuses sculptures en bois. Elle s’ouvre sur une piscine, pas très grande mais plutôt attirante. Le jardin est fleuri, oiseaux et papillons s’en donnent à cœur joie.
Nous sommes accueillis vers 8h30 par les grands sourires de Madé et son équipe, et mangeons nos premiers bananas pancakes, délicieux, alors qu’Albert nous rejoint pour boire le café avec nous.
Nous faisons connaissance et discutons un long moment de l’organisation de notre séjour puis il nous fait visiter les lieux. L’ensemble est magnifique, grand mais intimiste, le vert des rizières met en valeur cette belle demeure balinaise que l’on prend plaisir à découvrir.
Au second étage, des ouvriers oeuvrent à la réfection de la toiture en feuilles d’alang-alang selon une méthode traditionnelle impressionnante, chaque section de feuilles n’étant pas clouée mais nouée à la main sur la structure en bambou. Ils se prêtent volontiers au jeu des photos, tandis que nous pouvons admirer la campagne alentours, presque à 360 degrés. Quel site !
En fin de matinée nous quittons la guesthouse avec Albert qui nous a proposé de nous déposer à Ubud dans le cadre de notre aller-retour quotidien offert. D’abord sur une jolie et sinueuse route de campagne, nous rejoignons ensuite la route principale, quelque peu encombrée aux environs de Tegallalang au niveau des fameuses rizières (que nous ne voyons quasiment pas depuis la route, masquées par une rangées de boutiques et de bars-restaurants).
Arrivée à Ubud
En une vingtaine de minutes nous parvenons à Ubud, mais ne sommes pour autant pas arrivés à destination : j’avais lu qu’Ubud est embouteillée, eh bien je confirme que c’est le cas. Les 3 rues principales (et uniques voies pour traverser la ville) sont congestionnées une bonne partie de la journée. C’est dommage car les rues, ici polluées et bruyantes, pourraient être celles d’une bourgade paisible au milieu des rizières et de la forêt. Beaucoup de boutiques, plus ou moins intéressantes nous semble-t-il, bordent ces rues principales et de temps en temps une jolie façade de temple ou d’enclos familial que nous languissons de découvrir.
Albert parvient finalement au point de dépose, face au Palais d’Ubud, et fait quelques mètres supplémentaires pour nous laisser devant un “money changer” officiel (BMC) que l’on reconnaît à son comptoir typé “banque” et à son organisation rigoureuse. Les billets sont préparés par un second employé et recomptés par une machine, et non par un employé se prenant pour Majax ou Houdini dans une bicoque ressemblant plus à une épicerie qu’à un agent de change…
Nous voilà millionnaires et les poches bien pleines, résultante d’un taux de 1€ pour 15000 IDR (roupies indonésiennes).
Nous quittons Jalan Raya Ubud (la “rue principale” d’Ubud) pour une ruelle plus tranquille et verte, et arrivons au warung Biah-Biah conseillé par Albert. Le restaurant est agréable, bien à l’ombre. On ne réfléchit pas : on se lance directement dans la dégustation de la bière locale, que l’on trouve excellente car il y a marqué Bitang sur la bouteille, mais qui est en réalité une déclinaison locale d’Heineken. Peu importe, elle est fraîche, légère et désaltérante, et nous met en appétit pour ce premier déjeuner aux airs de tapas balinais.
Riz, Sayur Urab (salade de soja), Lawar babi (porc) ou ayam (poulet), sate babi (brochettes de porc) avec une excellente sauce au cacahuètes pilées…. Très bon, frais et très fin, servi dans des feuilles de bananier : viandes, épices, coco râpée, légumes se marient en douceur. Nous clôturons le repas en nous partageant un Dadar gulung, sorte de crêpe garnie de coco râpée et de sucre de canne… Le tout pour 127 000 IDR, soit 8,50€ pour deux… !
Rassasiés, nous partons en visite de la ville.
Près du Palais Royal, une cérémonie est en préparation. Nous apprenons par un panneau qu’il s’agit d’une crémation qui se déroulera le 8 mai. Nous serons hélas partis. Il s’agit d'honorer un défunt de la famille royale, ce qui explique le faste des préparatifs.
A Bali la cérémonie funéraire hindoue du “dernier voyage” est aussi intense que coûteuse, et nécessite régulièrement de nombreuses semaines (voire mois) d’attente avant que les familles n’aient pu réussir à collecter les fonds nécessaires, la charge étant alors supportée par la communauté.
Quel que soit l’investissement réalisé, la cérémonie prend toujours la même forme. Une structure supporte la représentation d’un animal (ici un taureau) qui accueillera dans ses entrailles le corps du défunt le jour de la crémation, avant d’être brûlée. Plusieurs structures en bois et bambou, très fleuries et colorées, dont une tour particulièrement haute font également partie du rituel (que je vous laisse découvrir grâce à cet intéressant article http://www.baliautrement.com/mourir_a_bali.htm).
Pour l’heure les préparatifs vont bon train, et chacun s’active à la tâche comment en témoignent les photos.
Nous pénétrons dans la première cour du Palais de Saren (le palais royal d’Ubud), seule partie du palais que l’on peut visiter de nos jours : il y a quelques temps, des gardiens corruptibles faisaient visiter les appartements privés royaux en l’absence du Roi moyennant quelques billets, ce qui a fortement déplu à sa majesté laquelle, en conséquence, a déclaré fermée la zone centrale du palais. Les ornementations et sculptures de pierre contrastent avec la brique rouge et des statues sont ornées de sarongs à damier représentant symboliquement autant la dualité que l’équilibre entre dieux et démons.
Plus loin nous parvenons par le “café Lotus” au très beau Pura (temple) Taman (jardin, parc) Saraswati, édifié dans les années 50’ par un prince d’Ubud. Le temple abrite de belles sculptures et d’imposants portails richement ornés. L’ensemble est mis en valeur par un grand bassin où s’épanouissent des lotus. A l’arrière s’élèvent quelques modestes “meru”, chacun symbolisant la montagne sacrée hindoue, dont le nombre d’étages dépend de l’importance de la divinité qu’ils honorent.
Nous quittons le temple par un petit jardin et arpentons de jolis passages perpendiculaires à la rue principale, dont certains dominent la rivière située dans la gorge en contrebas. A l’instar de nos découvertes dans les patios andalous en 2009, nous n’hésitons pas à pénétrer par les portes qui bordent la chaussée et marquent l’entrée des enclos familiaux, mélanges d’espaces publics et privés où vivent traditionnellement des familles entières.
Certains ici sont partiellement transformés en galerie d’art par leurs habitants-artistes, et des cages en osier ou grillagées abritent les coqs destinés au combat (à suivre dans quelques jours !). Lesquels s’expriment d’ailleurs avec une vigueur désespérée...
Plus bas nous passons un pont impressionnant au dessus de la Sungaï (rivière) Wos, sorte de large tunnel végétal sous les lianes d’une végétation dense, et au niveau des Ibah luxury villas nous quittons la route pour suivre à droite un chemin qui descend de façon abrupte jusqu’au temple de Gunung Lebah. Ce dernier marque le début de la promenade de la crête de Campuhan (Campuhan Ridge walk).
Pura Gunung Lebah et la crête de Campuhan
Bâti au VIII ème siècle, il est ceint d’une végétation assez dense. Il est hélas impossible d’y pénétrer, mais nous pouvons admirer ses beaux “méru” qui s’élèvent élégamment jusqu’à dominer les arbres qui l’entourent.
Les points de vue sont d’autant plus beaux que l’on s’élève sur l’arrière, vers les hauteurs d’Ubud. Quelques minutes plus tard nous arrivons sur la fameuse crête et l’on suit sans difficulté un agréable chemin dallé.
Sur les pentes abruptes qui “tombent” jusque à la rivière, quelques paysans s’activent à faucher l’alang-alang qui sera utilisé dans la réalisation des toitures.
Lorsque nous arrivons sur le plateau, l’alang-alang laisse la place aux rizières parsemées d’autels qui épousent les ondulations de la colline, guidées par la main de l’homme. De belles habitations, hôtels ou restaurants s’intègrent harmonieusement au paysage, tandis que le ciel est bien couvert désormais.
Les environs du Karsa spa sont particulièrement attrayants, et malgré le fait qu’il faille s’y prendre plusieurs jours (semaines ?) à l’avance pour avoir la chance de se faire masser dans ce cadre idyllique, nous laissons de côté notre déception et nous promettons d’y revenir boire un verre à la fin de notre balade. C’est toujours ça !
Rizières et village hors des sentiers battus
Plus loin nous laissons notre curiosité nous guider dans les petits chemins au milieu des rizières. Nous suivons les canaux et bifurquons à l’arrière d’un village marchant en équilibre au bord de l’eau sur un petit muret en béton. Ambiance authentique dans ce petit village que nous traversons tranquillement, au milieu des habitants et de la vie rurale. Sourires et bonjours de rigueur !
Le charme opère et l’harmonie des habitations est encore complétée par le joli temple du village, mélange de bois, pierres et feuilles de palmier.
Nous traversons à nouveau les rizières en restant cette fois sur les passages étroits en terre aménagés par les agriculteurs, dans paysage empreint de sérénité. Nous sautons parfois d’un sentier à l’autre, prenant garde de ne pas glisser ni abîmer les petites digues permettant le cheminement de l’eau d’une parcelle à l’autre.
Karsa Café
Nous rejoignons finalement le Karsa café, juste avant une courte averse. Le lieu est décidément très agréable. Nous choisissons une table face au joli bassin couvert de nénuphars, et nous nous rafraîchissons d’un délicieux “ginger tea detox”, laissant passer la pluie.
Vers 18h15 la lumière du jour baisse et bien que prudemment équipés de lampes de poche, nous nous résignons à revenir vers le centre d’Ubud par le même chemin qu’à l’aller, faisant quelques rencontres dont un "tokay", gros gecko bruyant et attachant.
Nous faisons un petit tour dans Ubud en nocturne profitant de l’illumination des façades des temples.
Ze "Gecko Spa" of Ubud :-) |
A 19h30 nous sommes au point de rendez-vous et Albert, ponctuel, passe nous prendre pour nous ramener à Saudra home où nous dînerons ce soir.
Avec une bonne bière bien fraîche en guide d’apéro, nous profitons du calme de cette soirée tranquille puisque nous sommes les seuls clients de la GH pour cette nuit. Albert nous consacre tout son temps et nous discutons avec lui longtemps, après le bon dîner cuisiné par Daisy, de la vie balinaise, des us et coutumes locaux.
Saudara home - chambre Tirtangangga |
La fatigue se fait sentir : c’est que nous avons peu dormi depuis notre départ de France, une dizaine d’heures tout au plus depuis jeudi. Alors une fois douchés et couchés, nous ne nous faisons pas prier et nous abandonnons aux bras de Morphée…
Après les quelques bruits ce matin, nous avons changé de chambre, plus par curiosité que par réelle convenance, et la large baie vitrée donnant directement sur la rizière voisine augure un réveil agréable…
Revenir à la feuille de route ou aller au jour suivant
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire