Cyclades - jour 3 : Anafi - sur les sentiers du nord et sur le toit de l'île

Dimanche 8 septembre


  • Chora et routes du centre
  • Stavros
  • Vigla
  • Panagia Vouvon et le Drapano
  • Livoskopos
  • Panagia Faneromeni
  • Dîner au restaurant Armenaki


Anafi-Cyclades-Grece



Très bonne nuit ! Notre lit est très confortable, c'est suffisamment rare pour le signaler. On prend le temps de petit déjeuner au café Ta Plagia, c'est bon, la salle est confortable et Athina nous sert avec le sourire.










Ta Plagia




Avant de quitter le village nous faisons une courte balade jusqu'à la boulangerie, le temps de nous ravitailler pour la rando du jour. La lumière éclatante à cette heure avancée inonde les ruelles et la chaleur bien présente écrase nos ombres.
Les maisons sont typiques de cette région des Cyclades, avec leur toit arrondi. On trouve le même style sur Santorin.

























Le habitants d'Anafi, tailleurs de pierre, avaient une grande réputation. Les Athéniens les firent venir au 19ème s. pour mettre leur savoir faire à l'oeuvre dans la reconstruction de la ville, et ils bâtirent leurs propres habitations dans le bien nommé quartier d'Anafiotika sur les flancs de l'Acropole, formant une série de ruelles étroites et escarpées comme on les trouve dans la Chora d'Anafi.


































Nous sautons sur notre scooter et filons vers le nord. Une première bifurcation ratée - les distances sont trompeuses sur la carte de cette petite île - nous permet de découvrir les majestueux paysages du centre de l'île, une large vallée aride ponctuée ça et là d'oasis lointains et de minuscules chapelles blanches. Les ombres de quelques nuages apportent du relief à ce paysage austère.








































Nous revenons sur nos pas et empruntons la route au dessus de l'héliport. Les vues sur Chora sont très belles...











Plus loin le hameau de Psathi entouré de quelques ânes et de jolies chapelles, dont Agios Andreas....
Et la "route" se transforme en piste.















Stavros



Nous sommes au pied du massif de "Vigla", le toit de l'île et arrivons au hameau de Stavros et sa chapelle byzantine du XVème s.. Personne... comme depuis notre départ.
Nous laissons le scooter un peu à l'écart de la piste. Il est près de 13h.



































Balade du jour



Le sentier n°5 est clairement fléché..., bizarrement balisé 4 (!!) ce qui n'a rien à voir avec la cartographie officielle de l'île. Nous le suivons à flanc de colline, mélange de graviers, de rochers, de sable, et à chaque foulée des relents de sauge et d'herbacées attisent nos sens. Ces odeurs... La fournaise tient lieu d'alambic naturel et concentre les essences à outrance.

















La végétation se débat contre la sécheresse, développe astuces et artifices pour sa survie, économise son feuillage, griffe les chevilles, aiguise ses épines comme autant d'impitoyables soldats prêts à harponner le plus minuscule fragment de brume matinale, et défendre corps et âme leurs précieuses racines. 



































Ici un oratoire domine la vallée jusqu'à la mer.
















Plus loin le chemin s'enroule autour de la montagne de Vigla. Nous découvrons plusieurs grottes protégées de murets de pierre bien entretenus. La vocation de ces abris est aisément lisible : les bergers y abritent leurs bêtes et sûrement les rejoignent par période dans les parties les mieux protégées.








































Vigla




Arrivés à un col, sur la droite les pentes de Vigla, le sommet de l'île, nous défient.

Il paraît bien proche, mais c'est un leurre, une première collinette masque son altier voisin. Audrey s'arrête au premier palier tandis que je m'aventure à vive allure pendant une bonne vingtaine de minutes jusqu'au sommet sur une pente bien raide, en dehors de tout sentier, dans les éboulis et la broussaille.










Une (vilaine) borne en béton marque l'objectif, ici nous dominons l'île tout entière du haut de nos 581 mètres. Le panorama  à 360° est sublime malgré la nébulosité, impressionnant même sur la partie rocheuse, un a-pic qui guide notre regard jusqu'au hameau de Stavros (on peut même apercevoir notre scooter !) et au loin vers Chora et la mer de Crète.

















En bas à droite, à la croisée des chemins, on voit notre scooter... Si si !!















Panagia Vouvon et le Drapano




Nous rejoignons maintenant une piste qui nous conduit jusqu'à la mignonne chapelle Panagia Vouvon blottie dans un virage. Ici nous quittons la piste par la gauche et entamons la descente dans le Drapano, cette micro-région du nord de l'île quasi désertique.

Le sentier est désormais accidenté et nos mollets sont régulièrement lacérés par les épineux. 























Le paysage montre ici les éléments caractéristiques de cette île aride. Quelques fermes isolées (nommées "katikoi"), certaines à l'abandon, entourées de quelques vignes, oliviers, ruches et figuiers de barbarie, et l'omniprésences des chapelles bien blanches bâties stratégiquement sur des emplacements dominants.












Chaque "katikia" est généralement composée de huit structures distinctes : la maison elle-même, le monospito ou fournospito (boulangerie), le four, l'étable et l'enclos, la grange, l'aire de battage et le xomantra (enclos extérieur).









Livoskopos 



A l'approche de Livoskopos nous rejoignons la mer. Le panorama est splendide, la côte abrupte et découpée s'étire au premier plan à droite jusqu'aux chapelles de Vrysi qui surplombent les flots.

Un peu plus loin sur notre gauche nous arrivons à Livoskopos et la chapelle Agia Irini Chrisovalantou.















Un panneau vers la droite indique la plage. Nous descendons sur un sentier en pente (très) raide, tandis que la jolie crique se dessine. Il est peu après 15h30 lorsque nous nous installons, presque seuls sur cette plage du bout du monde. Nous grignotons nos victuailles achetées à la boulangerie le matin-même et allons nous délasser un moment dans l'eau fraîche.




























La plage étant encaissée et orientée nord-est, l'ombre de la montagne ne tarde pas à nous gagner.

Nous reprenons notre chemin.





Agios Georgios un peu plus haut








Panagia Faneromeni




Décidés à gagner une autre crique plus à l'ouest (Simiakos), nous passons la chapelle d'Agios Georgios et sommes détournés vers la droite par la très belle Panagia Faneromeni, située sur un promontoire. Quelques bancs au dessus des flots témoignent d'une activité religieuse récente. Les cérémonies ici, ça doit être quelque chose...























Vers la gauche en direction de Simiakos, le sentier se perd dans les courbes de niveau, une légère trace en contrebas pourrait nous mener à la crique, mais il est relativement tard, plus de 17h30, la fatigue se fait sentir et nous avons tout le chemin retour à parcourir. De loin un berger et ses aboyeurs de chiens nous regardent intrigués, comme pour nous conseiller de faire demi-tour. Nous obtempérons volontiers.




Le retour est difficile, la remontée est rude, pourtant nous évitons le sentier ardu jusqu'à la Panagia Vouvon et prenons plutôt la piste, qui nous paraît bien longue, avec ses S interminables.

Nous retrouvons le sentier qui contourne le sommet de Vigla au pied des grottes et retrouvons notre scooter. Vers 19h30 nous sommes de retour à Chora dans la douce lumière du coucher de soleil.
De l'autre côté du village, l'astre jaune se cache derrière Santorin...















Dîner au restaurant Armenaki


Ce soir nous avons décidé de dîner au restaurant Armenaki. C'est animé et l'accueil est des plus conviviaux. Et surtout c'est délicieux et copieux, notre meilleure expérience culinaire sur l'île. La fava est un délice, comme ce filet de maquereau fumé, le thon grillé et sa purée de céleri ou la moussaka au thon, le tout arrosé d'un délicieux vin blanc de Santorin.












En fin de repas nous testons le Rakomelo de la maison, un délice de douceur, mélange chaud de raki, miel et cannelle, comme un grog pour nous remettre de cette journée de balade. Un régal, double tournée même ! On y reviendra.

Et il est bien tard lorsque nous rejoignons Ta Plagia...





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