Malaisie - jour 8 : Malacca toujours, puis route vers Mersing

Jeudi 17/07

  • Jalan Tokong Emas : harmonie des 3 cultes
  • Wah Aik shoemaker
  • Zheng He tea house
  • Bus vers Mersing en fin de journée



Ce matin on traine un peu, on prépare tranquillement nos affaires qu'on laisse dans le lobby de l'hôtel pendant notre journée de visite. Le bus vers Mersing, lieu d'embarquement vers l'île de Tioman, est prévu à 18h15, et d'après mes vérifications il y a suffisamment de places encore disponibles pour se pointer directement à Melaka Sentral sans réservation de tickets préalable.

Nous consacrons cette fin de matinée à la visite de la Jalan Tokong Emas dans Chinatown, nommée également "Harmony Street' car elle présente dans un même alignement un temple hindou, une mosquée et un temple chinois renommé. Un symbole de la pluralité et de la cohabitation des différentes religions du pays.






Sur notre route, nous croisons un premier temple chinois, très pittoresque et bien décoré, gardé par 2 beaux dragons colorés. Offrandes non aseptisées et insolites.
Il dispose même d'un autel en hommage au Dieu Guiness. Si si, j'vous jure... :)
La preuve...


























Bizarre... pas sûr que le Dieu apprécie... peut-être celui qui fumait des Havane










Nous continuons la visite par le temple hindou Sri Poyatha Venayagar Moorthi, un des plus anciens du pays (1781), dédié à la divinité Vinayagar. Nous y sommes accueillis par des sourires et déambulons à notre gré le long des différents autels.


Le temple Sri Poyatha Venayagar... et la mosquée de Kampung Kling un peu plus loin 
















Nous poursuivons par la mosquée de Kampung Kling (1748), superbe et étonnante avec son toit en pagode de style "meru" inspiré des temples hindous et son minaret-tour de guet typique des premières mosquées d'Indonésie (Sumatra).








Nous nous couvrons, histoire de faire encore monter la température de quelques degrés...
Une jeune bénévole nous accueille et nous donne quelques explications sur les lieux. Le mirhab est simple, mais le minbar en bois est joliment décoré. Les boiseries qui forment la coupole et le toit sont d'origine, un bois importé de Chine. La salle de prière est éclairée par un grand chandelier d'origine anglaise.

Trop hype !!







A l'extérieur, le bassin aux ablutions, ainsi qu’un charmant petit cimetière musulman avec ses stèles toutes blanches qui forment comme un jeu d'échec dont les pièces auraient été posées au hasard.








Nous continuons dans la même rue, le mélange de cultures et d'influences apporte son lot de contrastes. On adore !










On est face à la mosquée, tout de même ! :)



Quelques mètres plus loin nous arrivons au temple chinois Cheng Hoo Teng. Dés la façade, force est de constater qu'il s'agit du plus vaste, mais surtout du plus beau que nous ayons pu approcher jusqu'alors.










Ce temple est le plus ancien de Malaisie (1646). Les magnifiques toits en pagode sont couverts de dragons, de représentations de chevaliers. Belles portes en bois ornées de dragons dorés. Très belles boiseries de laque ciselée... Ambiance pieuse, et zen avec cette bonne odeur d'encens.... 













































Sur l'arrière, un étonnant cimetière où les cendres et photos des défunts sont alignées dans de petites vitrines en bois.

























L'association culturelle située en face du temple permet d'avoir une vue élargie sur le temple et sur Jonker Street, depuis la coursive de l'étage...











Nous croisons ensuite un minuscule temple chinois, très authentique, sur lequel un papi veille. Un bonheur pour les photos....
Les échoppes environnantes sont également un vrai régal pour les yeux.






















Puis nous voilà devant la boutique Wah Aik shoemaker. Nous sommes accueillis par 3 frères, qui tiennent cette surprenante affaire héritée de leur père. Il s'agit du dernier fabriquant de chaussures miniatures pour les femmes chinoises : dans la tradition historique de certaines castes, les femmes devaient se bander les pieds pour les contraindre à ne pas grandir. L'objectif, cruel, était qu'elles soient instables et obligées de rester chez elle, et ainsi rester fidèles à leur mari... 






Les femmes glissaient leurs pieds dans des chaussures aux dimensions en conséquence... Des chaussures de 7 cm.... Impressionnant... Les enfants sont horrifiés par les photos des femmes -surtout de leurs pieds difformes qui rentraient là dedans... Cette pratique n'existe aujourd'hui plus, mais les frères perpétuent la tradition de fabrication. Une paire demande 4 à 5 jours de façonnage de cuir et de soie. Jacques Chirac a même visité la boutique en 2004 et fait quelques emplettes (vu sa signature sur le cahier de souvenir),  pauvre Bernadette... mais il est vrai qu'elle n'est pas très grande...








La faim se fait sentir, alors nous allons déjeuner chez Nancy's Kitchen, un petit resto typique situé non loin. Passé une petite salle minuscule et bondée, nous entrons dans une cour intérieure "multifonctions" : cuisine, garde-manger, boutique, salle de plonge.... Authentique et étonnant ! Dans l'assiette, c'est plutôt bon, local, et pas trop cher. Otah-Otah, porc frit à la coriandre, nasi goreng... Malheureusement le resto ferme au moment où l'on s'apprêtait à goûter les desserts.... Snif !



Un autre temple, avant de rejoindre Nancy's Kitchen



Nancy's kitchen






Nous retournons vers la place du Stadthuys car nous avons promis aux jeunes un tour en trishaw. On se fait sauter dessus par une nuée de conducteurs avides de nos roupies et arrivons tant bien que mal à choisir nos 2 chauffeurs pour la prochaine demi-heure. C'est parti pour un petit tour en musique dans les rues de Melaka (la sono est puissante sur ces petites choses). C'est kitsch, c'est disco, bref.. on l'a fait !








Ils nous déposent non loin de la maison de thé , la Zheng He tea house, où nous avons choisi de passer notre dernière heure à Malacca. Accueil sympa dans ce salon de thé sans prétention, où le fils de la famille réalise pour nous une cérémonie du thé traditionnelle. L'eau et le thé passent d'une théière à l'autre, jusqu'à épuisement des saveurs. La tradition veut que 3 "pots" complets soient servis, mais les chinois le font durer toute la journée !!






Étonnant : les théières sortant de la fabrication sont en argile vernie assez claire, puis elles sont culottées de l'intérieur ET de l'extérieur, en versant régulièrement du thé brûlant sur toute leur surface. Les théières ainsi teintées et patinées par l'usage prennent plusieurs fois leur valeur initiale et coûtent très cher à l'achat.



Nous passons un moment à déguster notre excellent thé rouge, puis nous quittons les lieux hélas un peu pressés par le temps.
Il est 16h40 et notre bus pour Mersing est à 18h15, mieux vaut ne pas traîner car il nous faut acheter nos billets au préalable et on nous a annoncé que la circulation était chargée en fin de journée.

Nous reprenons le chemin de l'hôtel, trouvons sans difficulté un taxi au passage, attrapons au vol nos bagages et filons à Melaka Sentral. Notre chauffeur de taxi, un gars sympa, nous raconte en cours de route comment sont formés les noms en Malaisie, comme le veut la "tradition" musulmane : le prénom de l'enfant est accolé à celui du père, séparé par "bin" si c'est un garçon, "bin da" si c'est une fille. Notre chauffeur s'appelle Hassin bin Sahaz, Hassin fils de Sahaz, CQFD.

On arrive bien à l'heure à Melaka Sentral et trouvons sans problème le guichet de la compagnie S&S International où nous achetons 4 billets pour Mersing pour 25,10 RM/personne, départ 18h15. On mange une glace en attendant, on va chercher des sandwiches pour manger dans le bus qui part à 18h15 tapantes.

C'est parti pour 4 heures de route vers Mersing, port d'embarquement pour l'île de Tioman.
Si la première heure est plutôt paisible dans la circulation dense de Melaka et sa banlieue, le chauffeur met les gaz et c'est à toute blinde qu'il nous emmène à destination, mais comme dit Valentin : "il roule vite, mais il maîtrise".... !!
22H15, nous arrivons à Mersing et 15 minutes après nous prenons possession de notre modeste mais peu chère (100RM la nuit) chambre familiale de l'hôtel Riverside. Rien à dire de particulier : c'est très simple, mais c'est propre, il y a la clim, c'est bien placé pour rejoindre la jetée du ferry le lendemain. Un peu bruyant toutefois en fin de soirée, les chambres sont placées (comme celles de tous les hôtels de la rue) au dessus du marché de nuit du ramadan. Mais pour cette nuit de transit, c'est parfait. Demain, on part dans les îles... !


Revenir à la feuille de route ou passer au jour suivant



Aucun commentaire: