Jeudi 15 mars
- Petit-déjeuner et cours de nettoyage du riz à Pula
- Trek au cœur la jungle
- Baignade dans la rivière
- Découverte des rizières de Patyay
- Feu de camp et coq dîner au dîner
- Nuit chez l'habitant
Petit déjeuner et cours de nettoyage du riz
Lever 6h avec la lumière du jour. La nuit a été bonne malgré le confort sommaire. Attom et Jojo sont déjà debout près du feu qu'ils ont rallumé pour nous préparer le petit-déjeuner. C'est une énorme assiette de riz et d’œufs frits qui nous attend, accompagné de café au lait lyophilisé. La famille de Veronica se joint à nous, c'est très sympa de bon matin.
Nous bouclons rapidement nos sacs et Attom et Jojo nous proposent, avant de partir, quelques exercices de traitement du riz.
Une fois récolté celui-ci est mis à sécher en bouquet dans les maisons, en hauteur de façon à ce qu'il profite de la chaleur dégagée par le feu de bois (ce qui donne d'ailleurs un goût légèrement fumé au riz). Les grains sont ensuite séparés des tiges à la main, et puis placés dans une sorte de mortier.
Il faut ensuite battre le riz avec un grand pilon de bois afin de séparer la graine de la glumelle.
Dernière étape, le contenu du mortier est tamisé de sorte à ce que la glumelle et la poussière s'envolent et qu'il ne reste plus que la graine. Le geste est technique et on est très mauvais à cet exercice !
Il est l'heure de partir. Nous saluons la famille de Véronica, et j'en profite pour tirer le portrait de l'un des enfants, magnifique... Nous laissons quelques photos à la famille, prises à l'Instax. La maman est ravie.
Vers 8h15 nous partons, en direction de New Pula quelques centaines de mètres au-dessus.
C'est l'heure où les enfants partent à l'école, nous en croisons quelques uns sur le chemin puisque l'école est à New Pula. Lorsque nous y arrivons, nous avons la chance d'assister à la cérémonie de lever du drapeau, qui démarre la journée de classe. Tous les enfants sont réunis dans la cour de l'école, pour chanter et prêter serment. Très chouette moment.
Trek au cœur la jungle
Le sentier, abrupt (ça réveille !), s'élève alors au-dessus du village et longe la petite église faite de tôle avant de surplomber la belle vallée de Pula.
L'église de Pula |
ça grimpe... |
Après une heure de marche nous atteignons la forêt et nous suivons un chemin bien tracé pendant environ 30 minutes. La jungle se fait plus épaisse, et Jojo, toujours de bonne humeur, s'amuse dans les lianes.
Nous parvenons à un arbre immense, un ficus, sorte de tripode démesuré qui offre un nouveau terrain de jeu à Jojo. Attom, stoïque, surveille le bon déroulement de la randonnée.
Cet arbre est un bon point de repère pour la suite. Après s'être consultés, Attom et Jojo nous montrent une sente à peine visible, perdue dans les feuillages et la végétation, et surtout quasiment à la verticale.
"C'est par là !".... Ah.... Ok ! Nos deux anges gardiens ont l'air de savoir où ils vont, on suit.
Attom sort la machette et ouvre le chemin devant nous. Le tracé est désormais plus qu'abrupt, c'est presque de l'escalade par endroit. Nous nous hissons dans cette paroi de verdure, nous accrochant aux branches pour ne pas subir le sol glissant. Qu'est-ce que ça doit être par temps de pluie !!
Nous progressons lentement mais dans la bonne humeur. Les cuisses chauffent, et les pauses sont fréquentes afin de nous désaltérer et ôter les quelques sangsues qui se glissent dans nos chaussettes. Voilà l'aventure que nous sommes venus chercher.
Après 1h30 de montée très raide le sentier se fait plus sage et la végétation un peu moins dense. Mais nous n'en avons pas encore terminé puisque nous poursuivons la grimpette encore pendant une bonne heure, avec quelques passages compliqués.
Nous achevons définitivement la montée lorsque nous atteignons un col qui nous offre une vue dégagée sur les montagnes tapissées de jungle et les vallées de part et d'autre.
C'est dans ce cadre magnifique qu'Attom et Jojo nous préparent le pique-nique. Riz, tomates, œufs, corned beef en conserve, pain, fruits.... on est rassasiés !
Après 45mn de pause nous reprenons le chemin, en descente cette fois, moins raide mais il nous faut rester vigilants car la végétation dense conserve l'humidité et le sol est glissant. Encore quelques sangsues, sans danger.
Baignade dans la rivière
Après 1h15 de descente nous avons la vallée de Patyay et ses rizières en vue. Le ciel est un peu plus couvert, mais l'ambiance n'est pas moins belle. La nature est bien faite : un peu avant les premières rizières nous parvenons en bordure de rivière, aussi Attom et Jojo nous proposent d'aller nous baigner, ce que nous faisons avec grand plaisir.
C'est un immense bonheur de nous rincer dans l'eau fraîche, de nous débarrasser de l'herbe et de la terre qui collent à nos peaux moites, et de pouvoir faire sécher nos vêtements sur les rochers.
Découverte des rizières de Patyay
L'arrivée à Patyay est superbe. Les proportions de la vallée sont parfaites, une sorte d'écrin de verdure traversé par le cour d'eau, où les rizières s'élèvent de part et d'autre sans jamais aller bien haut.
Jouant les équilibristes nous marchons sur d'étroits murets en pierre ou en terre, évitant de glisser et d’abîmer les cultures.
Les premières habitations apparaissent rapidement. Il n'y a pas réellement de cœur de village, les maisons sont disséminées au milieu des cultures, sur les terrasses.
C'est très beau et vraiment authentique. Autant dire que ni ici, ni au cours de cette journée nous ne voyons la tête d'un touriste.
C'est dans cette petite maison, là-haut, que nous dormons cette nuit |
Fin de journée à Patyay
Nous parvenons à la maison de notre hôte pour cette nuit, en léger surplomb de la vallée. De notre hôtesse plutôt, puisque la dame qui nous héberge élève seule ses enfants, son mari étant décédé. Elle occupe un mandat au conseil du village, quelle représente auprès du conseil "municipal" qui réunit les différents villages de la vallée jusqu'à Mayoyao.
Nous découvrons sa petite maison, modeste, et notre chambre à l'étage, puis aérons nos sacs et nos affaires tandis qu'Attom prépare nos matelas.
Nous découvrons les environs directs de la maison et nous asseyons un moment sur la terrasse face à la vallée, jusqu'à la nuit. Nous discutons avec Attom et Jojo tandis que les enfants se succèdent, curieux de découvrir ces visiteurs du soir. L'ambiance est paisible, tellement sereine...
Feu de camp et coq grillé au dîner
Ce soir nous mangeons du coq ! Vers 18h la nuit est tombée. Attom et Jojo allument le feu de camp et ramènent la bestiole. Ils tiennent à nous en montrer la préparation traditionnelle. Toute la famille assiste à l'opération. C'est assez "brut", mais on est en pleine immersion ! Le coq est égorgé puis, une fois vidé de son sang la tête en bas, il est grillé sous toutes ses faces au-dessus du feu avec ses plumes.
Une fois cette opération réalisée, le coq est frotté à la main pour le débarrasser des résidus de plumes et de peau grillées, puis coupé en morceau. Les morceaux sont placés dans une marmite remplie d'eau avec du gingembre, de l'oignon, de l'ail et quelques légumes, et c'est parti pour environ 1h30 de cuisson.
L'apéro peut alors commencer ! Et l'apéro, ce soir, sera bien arrosé... Les garçons enchaînent les bouteilles de leur fameux "pastis Philippin", autrement dit le gin local, et nous les suivons honteusement. Force est de constater que nous avons une meilleure résistance à l'alcool qu'eux... On rigole bien ! Nos deux acolytes se cherchent un peu, une petite rivalité s'est même installée, chacun voulant s'attirer nos faveurs et se revendiquant "meilleur guide". C'est assez drôle même si l'alcool aidant ils en deviennent gentiment lourds. Notre cher Attom est plus prolixe que jamais, et c'est en sa compagnie quelque peu alcoolisée que nous mangeons notre coq enfin cuit, directement avec les doigts. Quelle soirée !
Nuit chez l'habitant
Nous gagnons notre chambre dans les vapeurs de gin et de coq grillé et nous nous donnons un bon coup de lingettes à défaut de douche, à l'instar d'hier soir. En cherchant mon carnet de notes, éclairé de la frontale, je remarque que la poche avant de mon sac est ouverte et qu'il manque quelques billets dans notre pochette. Nous refaisons rapidement les comptes, il manque visiblement peu d'argent, l'équivalent de quelques euros tout au plus. Les gamins jouaient à l'étage de la maison lorsque nous étions à l'extérieur, nous tirerons cela au clair demain matin.
Le sommeil ne tarde pas à venir, la marche a aujourd'hui laissé quelques traces.
Nous adorons cette expérience, fantastique immersion au cœur de la nature et de la vie dans ces villages de montagne...
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2 commentaires:
Vite ! La suite !!!
Juste une petite question : Combien vous a coûté le guidage lors de votre trek ? Merci d'avance,
Franck
Bonjour Franck,
Merci pour votre post !
La suite arrive... mais nous sommes en vacances aussi le rythme de parution est aléatoire ;)
Pour le trek uniquement je ne sais pas trop, car nous avons organisé les 6 premiers jours de notre voyage avec l'agence Ifugao Trek (pour environ 700€, tout compris, avec les transferts).
Bonne suite et à bientôt !
Fabrice
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